Les souvenirs ça vous prend à la gorge
& puis c'est humide & moite
Pour tout horizon une page blanche
pour toute foi l'encre noire de tes hanches
Mais je suis seul comme un rat dans la bouche démoniaque d'un rêve insomniaque
Je t'écris comme on danse autour d'un feu avec cette étoile dans les yeux
L'alcool c'est bon mais pas autant que toi dans mes bras quand j'épouse tes formes
L'alcool c'est bon mais pas autant que moi dans tes bras avec mon bouchon en croix
Allez passe moi la bouteille j'ai la langue qui tourne sur la rocade en cherchant la sortie
des extases quand tu es partie
Décoller du sol s'arracher de la colle
il n'y a que toi ma fusée pour que les ailes soient en route
& plus de doute aux croisements solitaires
les calvaires sont des phares quand tu clignotes de trouver un atterrissage après la ligne
la ligne continue des nues
Des nuages attendrissants qui t'appellent au fond du lit des miroirs
quand l'enfant crie sa grisaille d'une dent sur le passé
Ses indiens assassinés par la machine & le plastique de Babylone
Viens marche sur la lande foule les hautes herbes & caresse l'arbre séculaire
Ta grâce est mon seul palace
l'architecture de tes pieds nus mon siège
Je vois dans ta danse le monde invisible
je vois que ce monde est risible
je vois que le masque à la magie de l'initié qui chevauche un instant toute sa vie
Âme vagabonde sur la crinière ronde
je reste au monde
je sonde.